un projet de recherche de MARIANNE DUMAS
Ce matériel ne peut être publié, réécrit ou redistribué sans l'autorisation de l'auteur.
L’histoire du violoncelle est un sujet qui a été étudié et documenté pendant des siècles de manière très détaillée. Cependant, comme les premières méthodes du violoncelle sont apparues après 1740, la technique du violoncelle baroque peut encore être remise en question. Cette publication présente une vision de l’instrument plus proche de la viole de gambe que du violon. Elle couvre les arguments pour et contre cette théorie ainsi que la position de l’article sur ce sujet. Les recherches pour ce projet ont été réalisées à l’aide d’ouvrages, de traités, de publications et d’encyclopédies savants liés à l’histoire du violoncelle. Afin d’illustrer la vision de l’instrument, cet article est accompagné d’une nouvelle édition des Suites pour violoncelle de Bach et d’un enregistrement de celle-ci avec les instruments utilisés pour ce projet.
COMPRENDRE L'ORIGINE DU TIRER référé dans les autres langues à "DOWN"
"GIVE A STROKE DOWNWARD THE SOUNDBOARD"
"DONNEZ UN COUP VERS LE BAS DE LA TABLE D'HARMONIE"
et COMMENT LES AUTRES INSTRUMENTS JOUENT DES ACCORDS, DES ARPÈGES, DES batteries...
"Il faut savoir qu'il y a deux façons de tenir les instruments à cordes et à archet. comme la basse de viole, c'est aussi comme ça qu'on tient les basses de violon, les contrebasses et autres grands instruments. L'autre façon est de tenir l'instrument de la même façon qu'on tient le violon et tous les instruments qui n'excèdent pas l'étendue du bras.
C'est une règle générale qu'il faut tirer sur ces derniers instruments ce que l'on pousse sur les autres: ainsi, sur la basse de viole et la basse de violon, on pousse les longues et on tire les brèves; au lieu que sur le violon et les autres insttruments que l'on tient de même, on tire les longues et on pousse les brèves. La raison de cette différence est qu'au toucher des passes la force du bras est en poussant et qu'au violon elle est en tirant; ce qui vient de la différente manière de tenir les instruments."
D. DIDEROT -Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers- Paris 1765
D. DIDEROT -Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers- Paris 1765
"la basse est semblable au Violon et par ses quatre cordes et par la manière de l'accorder de quinte en quintes, en diffère néanmoins en ce que la Table du Violon s'approchant du Corps, le manche s'en éloigne, et que par un effet contraire, la table de la basse en s'éloignant du Corps, le manche s'en approche, d'où doit nécessairement résulter en un Opposition entre le tiré et le poussé de ces deux instruments."
Traité du violoncelle, Op.42 (Paris, 1804)
"« Il y a des violoncellistes qui dirigent l’archet comme il est coutume sur la viole de gambe, c’est à dire qu’au lieu de commencer en tirant de gauche à droite, ils commencent en poussant, depuis la pointe de l’archet.» J. Quantz, Berlin, 1752 au sujet des violoncellistes
L'évolution de la technique de l'archet du violoncelle a suivi celle du violon mais néanmoins, toutes les méthodes publiées jusqu'en 1815 (environ) dédient un chapitre à l'aperggio et aux batteries, expliquant que la note basse doit être jouée en poussant. La plupart des premiers traités de violoncelle ont été publiés par d'anciens élèves de Martin Berteau. Berteau est considéré comme le fondateur de l'école française de violoncelle, il était basse de viole de gambe avant de devenir violoncelliste.
L'observation des premières méthodes et traités montre que tous les violoncellistes se rejoignent sur la même règle pour les batteries et les arpèggios :
Quelle que soit la tenue de l'archet,
les méthodes s'accordent sur une règle :
la basse doit être jouée en poussant = le bras va vers la table.
Pour obtenir une vibration optimale des cordes afin de maximiser la résonance de l'instrument, nous devrions explorer une technique d'archet similaire à celle de la viole de gambe, en particulier dans le répertoire baroque où les arpeggio et les batteries sont les plus présents.
Quelle que soit la préférence en matière de tenue de l'archet, cette approche peut améliorer considérablement la qualité du son et le phrasé du violoncelle en raison de la vibration de la cordes, du mouvement du bras et de la table d'harmonie. Cela explique également pourquoi les violoncellistes, jusqu'au milieu du 19ème siècle placaient leur main plus haut sur la baguette.
Recherche et publication:
Marianne Dumas